Valentine a testé pour vous une séance d'acupuncture
Le Vif Weekend11/05/16 à 11:13 - Mise à jour à 11:12
Source: Weekend
"Avez-vous des douleurs chroniques ? Etes-vous fatigué et ne retrouvez pas votre énergie ? Etes-vous en surpoids et ne pouvez pas vous contrôler ?" Forcément, le leaflet du docteur Yang ne laisse pas indifférent. Spécialisé en acupuncture, il aurait la capacité de soulager de nombreuses pathologies.
Quand j'entre dans son cabinet, sa première question est "first time ?" J'acquiesce. Il me tend un questionnaire. Notamment pour connaître mes éventuelles allergies, maladies et la raison de ma visite. Je mentionne mon psoriasis et mon grignotage émotionnel. Il fait des annotations en chinois, puis me demande de me mettre en sous-vêtements.
"Are you stressed ?" Silencieusement, il introduit, après désinfection, la première aiguille à usage unique dans le haut de mon crâne. Il enchaîne avec mes jambes : trois dans chacune. Quand il place celle du mollet gauche, je ressens comme une étincelle. "It's good." Je lui demande quel point il vient de piquer : le méridien lié à la rate. Puisque celle-ci régule l'appétit. Il m'en met quatre dans le ventre, deux sur les mains.
Je lui demande combien il va en utiliser en tout. "Two more", dans les oreilles. Il avance une lampe pour chauffer mon abdomen et accélérer le processus. "Just relax." Il me laisse seule dans la pièce tamisée avec de la musique aquatique. Au bout de dix minutes, ça remue dans mon ventre. Difficile de dire si c'est ma digestion ou l'effet des aiguilles.
Je tente de bouger l'orteil gauche, je sens des fourmis, je remue un peu plus et là, une douleur aiguë me traverse tout le corps. Just relax. Je respire profondément. Ça passe. Quand il revient, au bout d'une demi-heure, je lui raconte ma mésaventure. Il me précise qu'il est recommandé de ne pas bouger quand on a les aiguilles dans le corps. "But don't worry, it's not dangerous." L'aiguille a juste chatouillé mon nerf.
Aujourd'hui, on a travaillé sur le stress, pas le psoriasis. Il souligne qu'idéalement, je devrais revenir chaque semaine. Ah. Moyennement convaincue, notamment à cause du manque d'explications, je reprends néanmoins rendez-vous.
La semaine suivante, plus de doute : ce sont bien ses aiguilles qui font travailler mes entrailles. Cette fois, je ne ressens aucune douleur. Je manque même de m'endormir, tellement je suis relax. Quand il me demande si j'ai senti des effets depuis la dernière séance, je lui réponds que, curieusement, j'ai eu faim... Mais j'ai aussi pris une décision importante : j'ai changé de job !
VALENTINE VAN GESTEL
Le Vif Weekend11/05/16 à 11:13 - Mise à jour à 11:12
Source: Weekend
"Avez-vous des douleurs chroniques ? Etes-vous fatigué et ne retrouvez pas votre énergie ? Etes-vous en surpoids et ne pouvez pas vous contrôler ?" Forcément, le leaflet du docteur Yang ne laisse pas indifférent. Spécialisé en acupuncture, il aurait la capacité de soulager de nombreuses pathologies.
Quand j'entre dans son cabinet, sa première question est "first time ?" J'acquiesce. Il me tend un questionnaire. Notamment pour connaître mes éventuelles allergies, maladies et la raison de ma visite. Je mentionne mon psoriasis et mon grignotage émotionnel. Il fait des annotations en chinois, puis me demande de me mettre en sous-vêtements.
"Are you stressed ?" Silencieusement, il introduit, après désinfection, la première aiguille à usage unique dans le haut de mon crâne. Il enchaîne avec mes jambes : trois dans chacune. Quand il place celle du mollet gauche, je ressens comme une étincelle. "It's good." Je lui demande quel point il vient de piquer : le méridien lié à la rate. Puisque celle-ci régule l'appétit. Il m'en met quatre dans le ventre, deux sur les mains.
Je lui demande combien il va en utiliser en tout. "Two more", dans les oreilles. Il avance une lampe pour chauffer mon abdomen et accélérer le processus. "Just relax." Il me laisse seule dans la pièce tamisée avec de la musique aquatique. Au bout de dix minutes, ça remue dans mon ventre. Difficile de dire si c'est ma digestion ou l'effet des aiguilles.
Je tente de bouger l'orteil gauche, je sens des fourmis, je remue un peu plus et là, une douleur aiguë me traverse tout le corps. Just relax. Je respire profondément. Ça passe. Quand il revient, au bout d'une demi-heure, je lui raconte ma mésaventure. Il me précise qu'il est recommandé de ne pas bouger quand on a les aiguilles dans le corps. "But don't worry, it's not dangerous." L'aiguille a juste chatouillé mon nerf.
Aujourd'hui, on a travaillé sur le stress, pas le psoriasis. Il souligne qu'idéalement, je devrais revenir chaque semaine. Ah. Moyennement convaincue, notamment à cause du manque d'explications, je reprends néanmoins rendez-vous.
La semaine suivante, plus de doute : ce sont bien ses aiguilles qui font travailler mes entrailles. Cette fois, je ne ressens aucune douleur. Je manque même de m'endormir, tellement je suis relax. Quand il me demande si j'ai senti des effets depuis la dernière séance, je lui réponds que, curieusement, j'ai eu faim... Mais j'ai aussi pris une décision importante : j'ai changé de job !
VALENTINE VAN GESTEL